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Maison de la Jeune Fille : un espace pour libérer la parole et défendre les droits des femmes

Podcast E-ÉDUCATION CITOYENNE · Projet Maison de la Jeune Fille · Labé#SantéSexuelle #Prévention #VBG #Jeunes

À Labé, la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) prend une dimension nouvelle grâce au projet Maison de la Jeune Fille, porté par l’ONG E-Éducation Citoyenne. Dans un épisode marquant du Podcast E-Éducation Citoyenne, Thierno Souleymane Diallo reçoit deux acteurs engagés : Halimatou Diallo, responsable administrative du Club des Jeunes Filles Leaders antenne Labé, et Saïkou Amadou Baldé, responsable administratif et financier du Centre d’Écoute, de Conseil et d’Orientation pour Jeunes (CECOJE). Ensemble, ils lèvent le voile sur une réalité encore trop silencieuse.

Comprendre pour mieux combattre

Les invités rappellent que les VBG englobent toute forme de violence dirigée contre une personne en raison de son sexe ou de son genre.
Elles peuvent être physiques, sexuelles, économiques ou psychologiques.
Pour Halimatou Diallo, « ces violences provoquent des souffrances, des contraintes et même des privations de liberté, souvent sans que les victimes n’en aient conscience ».

Saïkou Amadou Baldé précise : « Les violences physiques, ce sont les coups, les gifles, tout ce qui est visible. Mais il existe aussi les violences économiques, plus discrètes, quand une femme est empêchée de travailler ou de gagner sa vie. Beaucoup d’hommes ne savent pas que c’est aussi une forme de violence. »

Les violences sexuelles, quant à elles, restent parmi les plus répandues.
« Tout rapport ou attouchement sans consentement est une violence sexuelle, dit Halimatou Diallo. Tant que l’un des deux n’est pas d’accord, il y a violation. »
Les violences morales et psychologiques sont aussi omniprésentes : insultes, humiliations, diffamations, ou encore dénigrement public. « On ne mesure pas toujours leurs conséquences, mais elles détruisent des vies », ajoute M. Baldé.

Des conséquences dévastatrices

Les effets de ces violences se répercutent sur la santé, la scolarité et l’équilibre social des victimes.
« Un viol peut entraîner une grossesse non désirée, la stigmatisation, voire l’abandon scolaire », explique M. Baldé.
Halimatou Diallo ajoute : « Il y a aussi les blessures physiques, les traumatismes, les dépressions. Et dans les cas de viol, la transmission de maladies comme le VIH est fréquente. »

Les deux intervenants dénoncent également la persistance des mutilations génitales féminines (MGF) et des mariages précoces.
« On dit souvent qu’on a déposé les couteaux, mais la réalité prouve le contraire », déplore M. Baldé.
Pour eux, seule une mobilisation collective permettra de mettre fin à ces pratiques.

Informer, éduquer, impliquer

Les invités appellent à une éducation précoce sur les droits humains et la santé sexuelle dès le primaire.
« Il faut introduire ces thèmes dans les cours, dès la cinquième ou la sixième année, pour que les enfants comprennent avant qu’il ne soit trop tard », plaide M. Baldé.
Halimatou Diallo renchérit : « Les parents doivent parler à leurs enfants. Le silence dans les familles entretient les violences. »

Autre message fort : les hommes doivent être impliqués.
« On sensibilise souvent les femmes, mais les auteurs de violences sont souvent des hommes. C’est eux aussi qu’il faut former, écouter et responsabiliser », martèle M. Baldé.
Les deux invités encouragent la création de focus groups séparés pour filles et garçons, ainsi que des séances mixtes, afin de favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle.

Briser le silence et agir

Les deux intervenants invitent les jeunes filles à dénoncer et à refuser les règlements à l’amiable.
« Trop de cas sont étouffés en famille, alors que ces affaires relèvent de la justice », souligne Halimatou Diallo.
M. Baldé complète : « Il faut porter plainte dans les 72 heures suivant un viol, pour conserver les preuves médicales. Au-delà, elles disparaissent. Et sans preuves, la justice hésite à condamner. »

Enfin, ils lancent un message aux leaders communautaires :

« Ne réglez plus ces cas entre vous. Même si c’est un proche, la justice doit suivre son cours. Les lois existent, il faut les appliquer. »

Un engagement collectif

À travers ces échanges, un message clair ressort : la lutte contre les VBG ne peut se gagner sans éducation, solidarité et courage collectif.
Le Podcast E-Éducation Citoyenne s’impose comme un espace de parole et de sensibilisation, porté par des voix locales déterminées à changer les mentalités. Ce podcast a été produit par l’ONG E-Éducation Citoyenne dans le cadre du projet Maison de la Jeune Fille, un espace sûr, inclusif et solidaire mis en place à Labé avec l’appui du programme Feminist Opportunities Now (FON).
Facebook : https://www.facebook.com/share/v/1BJUsBr8Kj/
YouTube : https://youtu.be/lVwhA3LxPDc

Thierno Loughmane DIALLO pour e-citoyenne.org

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